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mercredi 27 avril 2016

Dolores Claiborne

De Stephen King




Collection Pocket Terreur – De 0,01€ à 5,50€
323 pages
Parution : 1999

Genre : Drame, Policier

Résumé de l’éditeur :

A Little Tall, on ne sait toujours pas ce qui s’est passé il y a trente ans, et si l’accident qui, le jour de l’éclipse, a coûté la vie au mari de Dolores Claiborne était vraiment un accident…
Aujourd’hui, la vieille dame indigne est à nouveau soupçonnée : la riche et sénile Véra Donovan, dont elle est la gouvernante depuis des décennies, vient d’être découverte morte dans sa demeure.
Seul témoin et seule héritière, Dolores fait figure de coupable idéale. Elle n’a désormais plus le choix : elle doit passer aux aveux. Raconter les étranges phobies qui habitaient sa maîtresse, se souvenir de l’horreur qu’elle vécut il y a trente ans. Dire toute la vérité : une vérité terrifiante.

Mon avis :

C’est mon premier King et si j’en crois les quelques avis que j’ai survolé sur le livre, Dolores Claiborne est totalement différent des autres King. Beaucoup de grands fans de King ont été très déçus par cet ouvrage qui s’éloigne trop de son univers. Pour ma part, je pense qu’avoir commencé par celui-ci n’est pas forcément une mauvaise chose puisque je ressors convaincue de ma lecture.
Je ne vais pas dire qu’il est exceptionnel mais l’histoire et les personnages sont très attachants.

J’ai eu quelques difficultés avec la compréhension du style d’écriture lors des 2 premières pages. 
Imaginez, vous commencez le livre par ça :

« Qu’est-ce que t’as demandé Andy Bissette ? Si je « comprends mes droits tel que tu me les as expliqués » ?
Bon sang ! Y a vraiment des hommes qu’on se demande comment y font pour être aussi abrutis.
Non toi laisse tomber… Au lieu de bavasser, écoute un moment. J’ai dans l’idée que tu vas m’écouter presque toute la nuit, alors autant que tu t’y fasses tout de suite […] »

Je m’attendais tout simplement à entrer dans une histoire racontée de manière banale, un narrateur, des personnages, des dialogues… J’ai cru 5 minutes que j’étais pas concentrée ou schizophrène !

J’ai donc repris la lecture et bim… J’ai compris. Au fait le narrateur, Dolores Claiborne dialogue avec ses concitoyens mais nous n’avons que ces paroles à elle, pas les réponses des personnages. C’est en quelque sorte un monologue. On devine largement les réponses des personnages avec qui elle échange ce qui ne complique pas outre mesure la compréhension une fois que l’on a pris le pli. J’ai même trouvé cela plaisant car on peut imaginer ce que l’on veut en réponse.

La plume de Stephen King m’a sacrément bluffé. Il est capable de raconter son récit, de partir sur un autre sujet, de revenir sur un fait passé et de ré-enquiller naturellement sur le présent. Cela donne une dimension réelle impressionnante, j’ai vraiment eu l’impression que King ne faisant que retranscrire mot pour mot les confidences que lui aurait faites Dolores en personne.

Que dire du personnage de Dolores Claiborne… Tellement de chose. Perçues comme une vieille aigrie par ces concitoyens de Little Tall, elle est tout autre pour nous. Marrante, grande gueule, battante… Tout simplement attachante.

J’avais prêté le livre à une amie qui était très surprise que l’histoire soit classée en terreur. En effet, elle s’est marrée tout du long… Effectivement j’ai compris pourquoi. Dolores à un franc-parler qui nous décroche plus d’une fois un sourire. Si sa vie n’avait pas été aussi sordide, on aurait pu en faire une comédie.

Quelques exemples de répliques :

-          « Mais y a quand même une chose dont je me fous pas, et c’est pour ça que je suis venue vous trouver de moi-même. J’ai pas tué cette vieille garce de Vera Donovan, et vous pouvez penser ce que vous voulez, j’ai bien l’intention que vous me croirez. »

-          « […] Et pas la peine de faire le distingué Frank Proulx. Tu te prends pas pour de la merde, depuis que t’es flic, mais y a pas si longtemps qu’on te voyait crapahuter dans tes couches pleines avec ce même sourire crétin sur les lèvres. »

-          « Je sens un courant d’air, Andy. Y s’arrêtera peut-être si tu fermes cette saloperie de vasistas. »

-          « Merci Franck. T’as toujours été un bon garçon, toi aussi, même si c’était pas un cadeau de te regarder, à l’église, avant que ta mère t’apprenne à plus mettre tes doigts dans ton nez. Bon sang, y avait des jours, tu rentrais ton doigt tellement loin que c’est un miracle si tu t’es pas troué le cerveau […] Oui, Andy, oui… je vais tout raconter. Putain de Dieu, jamais tu te débarrasses de tes  fourmis dans le pantalon, toi ? »

-          « Une garce de la haute comme Vera Baise-Mon-Cul-Donovan »

Voilà le style de la cocotte. En sachant qu’elle s’adresse tout du long aux flics de Little Tall je vous laisse imaginer le tableau. Elle ne se laisse pas démonter.

Derrière cette femme au fort caractère, on trouve aussi un autre visage. Une femme malheureuse en ménage qui a un souhait très cher, préserver ses enfants de son débile de mari et de leur permettre un avenir loin de ce bout de rocher.

Dolores va donc raconter ce qui s’est vraiment passé lors de l’éclipse de 1963 et également ce qui s’est vraiment passé avec sa patronne.
L’univers noir est cependant bien présent malgré la légèreté du roman. Une île, isolée, on imagine le vent, le froid… Sous couvert de décès inexpliqués, de personnages aux nombreux vices et secrets… Je valide ce premier King.

Comme d’habitude, quand une adaptation cinématographique a été faite, je ne peux m’empêcher de regarder pour comparer.

Dolores Claiborne a été adapté en 1995 par Taylor Hackford. Dans le rôle de Dolores on retrouve Kathy Bates, actrice que j’affectionne particulièrement (notamment grâce à ces rôles dans la série American Horror Story). Le personnage colle relativement bien au livre, si ce n’est que l’on peut découvrir une sensibilité un peu plus présente à l’écran. En revanche l’histoire a été limite complètement modifiée. Pas les bases certes, mais la manière dont on voit l’histoire de Dolores. En logique Dolores raconte son histoire aux flics de Little Tall, à l’écran, Dolores a surtout des flashbacks et les moments clefs de l’histoire, elle les raconte à sa fille… 

J’ai été relativement déçue par l’adaptation, elle ne vaut pas le roman. Le plus de l’adaptation, le décor. Il colle parfaitement au livre même peut-être mieux. Bienvenue à Little Tall…


Les + :

-          Le franc-parler de Dolores (j’adore quand l’auteur ne chipote pas sur le vocabulaire J)
-          Les personnages attachants
-          L’histoire prenante

-          Les changements de sujets de Dolores, on sort de l’histoire et hop on y revient. Cela donne une dimension plus réelle à l’histoire.


Les - :

-     Histoire qui tarde un peu à se mettre en place et qui traine un peu en longueur
-          Pas d’interaction avec d’autres personnages


Ma note : 6/10

Temps de lectures : Du 30 Mars au 19 Avril 2016 

Du côté des autres lecteurs (Senscritique et Livraddict) :

Du côté de Senscritique 671 notes de 5 à 10 (majorité de 7) et seulement 12 notes de 1 à 4.
Du côté de Livraddict seulement 4 notes en dessous de 10 sur 105 avis. Pas mal du tout !


Moyenne entre les 2 sites : 7,6/10

ADAPTATION CINÉMATOGRAPHIQUE :

 1995 : Dolores Claiborne de Taylor Hackford Ma note: 5/10














Dans le même genre (Meurtres, île isolée, femme battante, thriller…) :

A découvrir…

Quelques mots sur l’auteur :




Ecrivain américain né en 1947 à Portland dans le Maine aux Etats-Unis.

King débute l’écriture en 1958 avec la machine à écrire que lui offre son père. Ce sont principalement des nouvelles inspirés de comics et de films d’horreur/science-fiction. En 1967, il vendra sa première nouvelle pour la modique somme de 25$ à un magazine.

En 1972, il entreprend l’écriture de Carrie. Il jette rapidement les premières pages à la poubelle. C’est sa femme, qui après avoir lu le début, qui l’encourage à persévérer et à terminer son histoire. 
Carrie sera publié en 1974 par Doubleday. 1er contrat de King pour 5 romans.

Suivront derrière Carrie, Salem puis Shinning, l’enfant lumière. Le succès qui lui est connu se poursuivra par la suite.

A ce jour, il a écrit plus de 50 romans, dont 7 sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ 200 nouvelles dont plus de la moitié ont été réunis en dix recueils.

Depuis son accident en 1999, Stephen King a ralenti son rythme d’écriture. Ses livres ont été vendus à plus de 350 millions d’exemplaires à travers le monde.

Un bon nombre de ces romans ont été adapté au cinéma ou à la télévision et continue encore aujourd’hui de l’être. 

Quelques une de ces œuvres :

-          Dead Zone
-          La peau sur les os
-          Christine
-          Ca
-          La ligne verte
-          Dôme
-          Les Tommyknockers
-          22/11/63





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